Delille en îles : la saisie périodique d'un auteur dans la presse du Consulat et de l'Empire

Comment les médias en charge de l'actualité ont-ils pris en charge les productions de Delille, de 1800 à sa mort en 1813, alors que durant cette période le poète publie un feu nourri de titres, à un rythme presque annuel ? On cherche ici à mesurer comment la régularité de ses publications a trouvé à se transposer dans un système de traitement de l'information disponible qui, sous le Consulat et l'Empire, ne peut se réduire à la presse. En effet, si, tout en se pliant au calendrier des parutions, les périodiques proprement dits allongent le moment où chaque titre fait événement, cet étalement repose autant sur des jeux de variation internes à la presse que sur son aptitude à rendre compte d'autres formes de réception de l'�uvre de Delille, produits sur des supports que les périodiques tendent ainsi à désigner comme des espaces alternatifs de prise en charge de l'actualité. Faut-il dès lors étendre à cet ensemble de canaux les concepts de médias et de périodicité ? Dans cette constellation de registres, de rythmes de diffusion et de régimes sémiotiques, comment des représentations unifiées de Delille ont-elles pu se constituer ? Enfin, la capacité du poète à toucher au même moment un nombre élevé de lecteurs ou d'auditeurs ne le dotait-elle pas d'une audience supérieure à cet ensemble ?